La laine feutrée s'obtient grâce avec de la laine brute, cardée, posée en plusieurs couches superposées, par frottage avec de l'eau et du savon. J'aime ce matériau parce qu'il offre une multitude d'explorations dans ma création. Je travaille la laine comme de la peinture, de la sculpture. La laine change d’état au fur et à mesure de sa transformation, elle offre un rapport sensible chaque fois renouvelé, une attention qui demande tour à tour force ou délicatesse : Récupérer la laine brute, la laver, la trier, la carder, la filer, la teindre, la tisser, la tricoter ou la feutrer. La filiaire laine était autrefois très présente en Europe, le travail du fil et du feutre sont présents dans beaucoup de pays et remontent à nos origines. Cet artisanat s'inscrit dans notre humanité. J'aime à penser que dans ma gestuelle je m'inscrit dans la répétition de gestes de femmes et d'hommes à travers le monde et le temps. Aujourd'hui la plupart de la laine part au rebus, je cherche à me rapprocher d'éléveurs et de personnes qui valorisent la laine dans nos régions pour la transformer.